Accompagnement, coaching… Quand partir ?

Quand est-ce que se termine un accompagnement, une action de coaching ? Qui décide que c’est terminé ? Est-ce que cela peut bien se terminer ? Qu’est-ce que ça veut dire bien terminer ? Par quoi terminer ? Je me pose toutes ces questions actuellement. Et pas seulement pour me sentir mieux, mais aussi pour faire ce qu’il y a de bien pour mes clients.

ARRÊTER SELON UNE DATE FIXÉE

Un collègue me dit que selon lui, une mission de coaching doit avoir un début et une fin. Que c’est sain de connaître ces éléments assez rapidement. Sain pour le coach qui priorise ainsi ses actions plus facilement. Sain pour les équipes qui savent que l’accompagnement ne sera pas éternel et qu’elles doivent gagner en autonomie. Cela crée une sorte de situation d’urgence. Pour amener plus rapidement le changement. Mais est-ce que l’urgence est saine ? Est-ce que dans l’urgence on parvient à amener des équipes d’un point A à un point B ?

ARRÊTER QUAND ON N’APPORTE PLUS DE VALEUR

Quand l’accompagnement dure plusieurs mois, années, je m’aperçois que le coach et le client prennent des habitudes qui brouillent la vue. L’habitude de travailler ensemble, de compter l’un sur l’autre. Et pourtant il y a ces quelques questions essentielles qu’il faut toujours avoir à l’esprit et que le coach comme le client doivent se poser régulièrement : suis-je/est-il toujours pertinent ? Ai-je encore suffisamment d’énergie ? Est-ce que je vois encore des choses que l’organisation ne voit pas ? Un ami me rappelle la loi des deux pieds utilisée dans les openspace : Si vous n’apprenez rien ou n’apportez rien, changez de lieu.

ARRÊTER QUAND ON EST PLUS DANS LE FLOW

C’est quoi cette histoire de flow ? Lyvia Cairo explique que c’est lorsque l’on fait des choses totalement alignées avec qui l’on est, nos valeurs, notre message (qui je suis, qui je veux aider, comment je veux aider), notre objectif de vie. Quand les choses sont fluides et simples, alors on est meilleurs et l’univers nous le rend bien.

Après, dans mon cas, je me vois mal dire à mon commercial : il faut que nous arrêtions avec ce client. Je ne sens plus le flow… Un freelance aura moins de difficultés à partir parce que son intuition lui dit de le faire.

PRENDRE LES DEVANTS POUR PROTÉGER SA RELATION AVEC LE CLIENT

Quand on a la vue brouillée, que les échanges avec le client ne permettent plus de savoir si les indicateurs sont dans le vert ou dans le rouge, quand il n’y a plus de dialogue sincère, quand on se pose des tas de questions sans réponse, il faut aller au-devant du dialogue et/ou de la rupture plutôt que d’attendre que la relation se consume. Une relation client/coach qui se consume c’est un paysage dans lequel le coach est appelé un peu partout sans raison et cohérence, ou mis de côté, ou plus écouté ou qui se retrouve à être accusé des maux de l’organisation, etc.

Donc prendre les devants c’est rouvrir le dialogue, et si le dialogue est impossible, c’est arrêter, partir. Provoquer la situation plutôt que la subir.

LES EXCUSES POUR RESTER

Mais quand le dialogue avec son client devient impossible, il arrive que l’on cherche des excuses : on pourrait aller dialoguer avec d’autres personnes dans l’organisation, attendre un prochain évènement, un prochain projet, un changement qui pourrait rouvrir le dialogue, l’entraide, la co-construction. Mais quel est le sens de ces efforts ? A quel prix attendre ces changements ? Le risque, c’est de ne plus travailler pour le bien du client, de ne plus être en accord avec ce que l’on pense et ce que l’on croit.

Partir ne devrait pas être si compliqué, si usant. Finalement je me dis qu’il faut partir quand son intuition te dit de partir, quand tu as la confirmation que tu n’apportes plus de valeur ou tu n’apprends plus rien. Et pour factualiser un peu plus, il faut décider d’indicateurs clairs dès le début de la mission. Lorsqu’ils sont rouges, partir sans tergiverser. Et je pense à des indicateurs dans les deux sens. Comme la qualité de l’écoute du coach envers son client et inversement, la valeur ajoutée du coach, la pertinence… Je ne sais pas si c’est réalisable. Mais je tenterai prochainement.

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