Qu’est-ce qui dans cette situation serait mieux que d’essayer d’être magicienne ?

Vendredi 18h30.
Je prends mon cahier, un stylo, (et mon masque…). Je sors de l’appartement et je marche d’un pas décidé dans les rues jusqu’au square. Manque de chance, ce n’est pas le calme et le bruit des oiseaux qui m’accueille mais des hurlements d’enfants. Visiblement, je ne suis pas la seule à avoir besoin de mettre les pieds sur de la terre. Je dépasse ce constat et décide de m’installer tout de même au milieu des enfants au risque de me prendre un ballon dans la tête. Et j’ouvre mon cahier.

C’est le moment du bilan. Je ne suis pas complètement satisfaite de ma semaine. Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Ce qui m’a d’ailleurs valu d’arrêter de faire des bilans de mes semaines d’entrepreneure. C’est dommage de prendre de la hauteur sur son activité que lorsqu’il y a quelque chose qui gratte. (Note à moi-même).

J’ai une sorte d’empressement à mettre les choses à plat. Quand j’ai décidé d’être entrepreneure, c’est pour adorer ma vie professionnelle chaque jour qui passe. Et ce vendredi soir je me répète ce que je me suis dit chaque jour de la semaine : tu es beaucoup trop stressée, tu es beaucoup trop débordée, l’argent ne rentre pas tant que ça. Et il ne m’a pas fallu plus d’une semaine pour m’emparer de ce problème, comme on attrape un voleur par le col pour le plaquer contre le mûr et lui demander des comptes (je n’ai jamais fait ça mais j’ai dû le voir dans des films). Ce voleur est entrain de me retirer ma joie, mon plaisir, ma sérénité et je n’ai pas quitté la vie de salariée pour ça.

Donc je tire une ligne sur une double page de mon cahier, je note les jours, ce que j’ai trouvé de positif chaque jour (en haut de la ligne), ce que j’ai trouvé de négatif (en bas de la ligne) puis mes victoires/coups de coeur, les questions que je me pose et les axes d’amélioration. Copyright de ce cadre de réflexion @pablopernot.

 
Bilan de ma semaine.jpg
 

Je prends mon téléphone pour balayer mon agenda de la semaine parce que, et je crois que c’est le cas pour beaucoup d’entrepreneurs, je n’ai plus aucune idée de ce que j’ai pu faire les jours passés tellement mes actions, les sujets, les rendez-vous s’entremêlent. Et je remplis mes deux pages.

Il ne me faut pas plus de 10 minutes pour constater que j’ai eu des victoires cette semaine et que le bilan n’est pas si terrible que mon ego veut bien me le faire croire. Et surtout, une conclusion me saute aux yeux : en acceptant l’imperfection je vais gagner en présence et en pertinence auprès de mes clients.

En réalité je n’apprends rien de nouveau ici. J’ai bien pris conscience plusieurs fois de défaut qui consiste à rechercher de la perfection partout. Et mon idée de la perfection (qui n’est pas forcément celle des autres). Mais cette fois ce n’est pas l’idée qui me touche mais c’est bien l’EXPERIENCE de mon piège et l’EXPERIENCE des conséquences directes sur mon activité : quand je cherche à être parfaite, à tout bien préparer, à tout finir, à tout déclencher, à tout tracer et bien je deviens une machine et je perds la connexion à ce qui se passe vraiment, je manque une occasion de montrer ma vulnérabilité à mes clients et de leur laisser l’opportunité de montrer la leur. Et le stress s’accumule un peu plus chaque jour.

Il y a toujours autant d’enfants qui crient autour de moi dans le parc mais à l’opposé il y a une sorte de silence qui s’installe dans ma tête. L’entreprenariat est vraiment une occasion d’arrêter de mentionner ses défauts avec légèreté et de s’en emparer pour leur tordre le cou. (Tiens tiens… Je suis encore entrain de viser une forme de perfection.) Plutôt d’essayer de les maîtriser un peu.

Et j’ai comme un bouton supplémentaire qui apparaît sur mon tableau de bord personnel : un bouton sur lequel je vais appuyer la semaine prochaine si je sens le stress monter. Et qui déclenchera la question : “ne suis-je pas entrain de chercher la perfection ?” ou “qu’est-ce qui, dans cette situation, serait mieux que d’essayer d’être magicienne ?”

Je referme mon cahier en me disant que finalement comme dans l’entreprenariat, la parentalité, l’amitié et tout un tas d’autres sujets, quand on met plus d’énergie à essayer d’être bon que d’être présent à ce qu’il se passe, on passe à côté de ce qui a de la valeur pour soi et pour les autres.

L’activité quotidienne d’entrepreneur m’intéresse autant que les prises de hauteur comme celle que je viens de raconter. J’ai très envie d’accompagner des personnes qui se lancent comme moi dans la construction d’un quotidien professionnel autour du plaisir et de l’apprentissage. La perfection aurait été de vous parler de cette envie avec une belle page “offre” claire et sexy. Mais je décide de commencer simplement. C’est mieux que de penser que les gens vont par télépathie deviner là où j’ai de la valeur à apporter. Si cela vous attire, contactez-moi.

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